BARON FRANCOIS GERARD et collaborateurs (Rome 1770 - Paris 1837) Portrait de Thé...


BARON FRANCOIS GERARD et collaborateurs (Rome 1770 - Paris 1837) Portrait de Thérésia Cabarrus, comtesse de Caraman (1773-1835) Huile sur toile 34 x 21,5cm Provenance : Ancienne collection Le Fuel puis descendance jusqu’à ce jour. Bibliographie: - Albert Francastel, « Les esquisses de Gérard au musée de Versailles », Revue des études napoléoniennes, 1924/1, pp.78-79, reprod. p.80 - Xavier Salmon, Peintre des rois, roi des peintres, François Gérard (1770-1837), portraitiste, Paris, R.M.N., 2014, p.72. Expositions: - Paris, Petit Palais, Gros, ses amis, ses élèves, 1936, n°253 (Portrait de Madame Tallien, toile, 34 x 20 cm, esquisse du portrait) - Paris, Galerie Charpentier, Les célébrités françaises, 1953-1954, n°97 (esquisse du portrait de Madame Tallien) Oeuvres en rapport: - Un grand portrait, toile 212 x 127cm, musée Carnavalet à Paris, - Un ricordo, toile, 32 x 20cm, musée du château de Versailles, - Un dessin préparatoire au crayon et lavis gris, 23 x 16cm, collection privée (vente Sotheby’s à Londres, 27 novembre 1986, n°647) Biographie : Née d’un père espagnol, gouverneur de la Banque royale d’Espagne, Thérésia Cabarrus avait épousé à l’âge de seize ans Devin de Fontenay. L’union de courte durée se solde par un divorce en 1793. Réfugiée à Bordeaux sous la Révolution, elle sauve de la mort de nombreuses victimes grâce à l’emprise qu’elle exerce sur le conventionnel Tallien et qui lui vaut le surnom de Notre Dame du Bon Secours ou encore Notre Dame de Thermidor. Emprisonnée sous la Terreur et menacée de la guillotine, elle doit son salut à Tallien qu’elle épouse le 26 décembre 1794. Sous le Directoire, Madame Tallien devient l’une des égéries de la nouvelle société. Amie de Josephine de Beauharnais dont elle a partagé la captivité à la prison de La Force, son salon attire plus d’une personnalité: le jeune général Bonaparte, Sieyès, le compositeur Méhul, Juliette Récamier… Séparée de Tallien dont elle divorce en 1802, elle entretient ouvertement une liaison avec le conventionnel Barras puis avec le banquier Ouvrard. C’est ce dernier qui lui offre l’hôtel de Chanaleilles, construit au début du XVIIIe siècle pour le duc du Maine, où elle donne des fêtes splendides qui contribuent à l’éclat du Directoire. Mais c’est chez Madame de Staël que Thérésia rencontre le comte François Joseph Philippe de Caraman, futur prince de Chimay. Elle l’épouse en 1805 et ne devait jamais s’en séparer. Elle mène alors une existence discrète d’abord à Paris dans son hôtel de Chanaleilles puis à Chimay. Gérard peint son portrait l’année de son troisième mariage, l’anneau au doigt du modèle évoque ostensiblement l’évènement. Il confère à Thérésia Cabarrus l’attitude d’une femme dynamique qui met en valeur ses atouts physiques. L’artiste place son modèle à contre-jour, sur le seuil d’une porte-fenêtre, émergeant du jardin pour entrer dans le salon dont elle va être l’heureuse parure. L’espace théâtral est accentué par le dispositif du rideau entrouvert qui la laisse passer. Elle apparait vêtue d’une robe « à la demi-grec » et d’un châle de cachemire dont le rouge pourpre met en valeur l’éclat de son teint. Cette représentation illustre le témoignage de son amie, la duchesse d’Abrantes qui célèbre dans ses Mémoires « La beauté animée et charmante, cet air qui réunissait la vivacité française à la volupté espagnole » de Thérésia. Le grand portrait (toile, 212 x 127cm), resté dans la famille du modèle est maintenant conservé au musée de Carnavalet à Paris où il fait face au portrait de Madame Récamier également par Gérard et contemporain du portrait de Thérésia. Un ricordo qui fait partie d’un ensemble de 84 ricordi resté dans l’atelier de l’artiste et acheté après son décès par Louis Philippe pour le musée de l’Histoire de France, est maintenant conservé au musée du château de Versailles Charles Paillet, expert de la vente du fonds d’atelier du Baron Gérard en 1837, précisait que plusieurs avaient été faits sous les yeux de Gérard et retouchés par lui. Ces réductions ont certainement aidé des commanditaires à faire leur choix d’une composition et d’une attitude. Elles témoignent du caractère distingué et internationale de la clientèle de l’artiste. Notre tableau est décrit comme une « esquisse » dans les catalogues des expositions de 1936 et de 1953-54 grâce à son caractère d’ébauche très enlevée. Le dessin sous-jacent, visible sur le contour du bras droit, les petits repentirs visibles sur le profil du visage et la légèreté de la matière qui laisse apparaître la trame de la toile à certains endroits révèlent une spontanéité qui laisse penser à un premier jet de création.


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