Rare assiette à dessert du service particulier dit «des quartiers généraux». «La...


Rare assiette à dessert du service particulier dit «des quartiers généraux». «La Frégate La Muiron débarquant à Ajaccio avec le Général Bonaparte en octobre 1799» Rarissime assiette de Sèvres du service particulier de l'Empereur dit «des Quartiers généraux», emmenée par l'empereur Napoléon Ier lors de son exil à Sainte-Hélène. Marli orné d'une frise de glaives reliés par une suite de feuilles de laurier et enrichie d'étoiles, sur fond vert de chrome. Centre peint et signé de Jean François ROBERT représentant l’arrivée de la Frégate La Muiron dans la ville natale de l’Empereur, lors du retour de la Campagne d’Egypte. Dos au chiffre «LL» entrelacés et numéroté «N°45», en creux. Restes de marquages de Sèvres «30-32». Diam.: 23,6 cm. B.E. Travail de la Manufacture impériale de Sèvres. Peint entre Avril et juillet 1808. Historique du service : Payé 65 449 francs, le service particulier de l'Empereur comportait outre un surtout de table en biscuit et un cabaret à café, un service à entrée et dessert dans lequel on retrouve les 72 assiettes à dessert dites «des Quartiers généraux». Celle ci coûte 425 francs, ce qui est un record pour l'époque. Les instructions de Napoléon reprises par Daru étaient que «que parmi ces dessins, il n'y ait point de bataille ni de noms d'hommes mais qu'au contraire, les sujets n'offrent que des allusions très indirectes qui réveillent des souvenirs agréables». Lors de la 1e Restauration en 1814, Louis XVIII prend possession du service, fait disparaître les marquages de la Manufacture Impériale de Sèvres, appose son monogramme (le double L) et fait numéroter les assiettes. Après Waterloo, l'Empereur emporte à Sainte Hélène 70 (ou 60) assiettes de son service, dont la nôtre. Certaines de ces assiettes du service furent données par lui. L'inventaire dressé à la mort de l'Empereur faisait état de «54 assiettes de porcelaine de Sèvres pour dessert» et son testament stipulait: «[...] Je charge le comte de Montholon de garder ces objets et de les remettre à mon fils lorsqu'il aura seize ans...». On connaît les difficultés que Montholon aura à transmettre ces objets au fils de Napoléon. Après le refus de la monarchie autrichienne d'exaucer les volontés du défunt, Montholon conservera ces assiettes puis en donnera certaines, notamment au fils Las Cases. Historique de l’assiette : Le sujet de notre assiette est une volonté de l’Empereur, qui demande que soit reproduit son arrivée à Fréjus « avec une frégate [la Muiron] et deux petits bâtiments qui y arrivent » (cité par Karine Huguenaud). Erreur ou plus probablement modification de la volonté impériale (surtout pour un service de cette importance), c’est l’arrivée à Ajaccio qui sera représenté par Jean François Robert. L’inspiration du dessin, comme beaucoup des sujets égyptiens du service, est le « Voyage dans la Basse et la Haute Egypte » de Vivant Denon. Nous retrouvons cette vue de la Muiron arrivant en Corse, dessinée par Denon et gravée par Guiseppe Pera. L’assiette est peinte par Jean-François Robert (1778-1855) qui travaille à la manufacture de Sèvres à partir de 1806 avant de créer son propre atelier et de devenir décorateur pour Baccarat, Saint Louis, Bercy et Choisy. L’assiette laissée aux Tuileries durant la Première Restauration est marquée au dos du chiffre royal, et numérotée 45. Emportée à Sainte-Hélène, elle est une des rares assiettes évoquées par les mémorialistes, et faisait partie de celles que l’Empereur aimait montrer à ses proches. Ainsi le Comte Marchand, son valet, évoque : « Chaque pièce (de ce service) représentait des vues de champ de bataille ou de grandes villes. Les regardant un jour avec le comte de Montholon, l’Empereur s’arrêta à l’une d’elles qui représentait la ville d’Ajaccio au moment où la frégate La Muiron, ayant le général Bonaparte à son bord jetait l’ancre dans le port à son arrivée d’Egypte : "Tenez Montholon, voilà ma maison, je suis persuadé que cette barque auprès de la frégate, est celle de ma nourrice (…)" » On notera d’ailleurs que Napoléon localise très bien l’endroit, et même sa maison natale. La suite est plus obscure. L’assiette fut donnée à un des compagnons d’exil après la mort de l’Empereur. Elle fut retrouvé sur le marché de l’art par un collectionneur napoléonien averti. OEuvres en rapport: - La Fondation Napoléon et le château de Fontainebleau conservent de nos jours les plus grandes collections d'assiettes de ce service exceptionnel. - Quelques rares assiettes sont conservées en main privée, dont celle provenant des collections du Musée napoléonien du Palais princier de Monaco, représentant les tentes impériales sur l’île de Lobau (1809). Bibliographie: - Nous nous réfèrerons à l'article extrêmement complet de Bernard Chevallier dans «Trésors de la Fondation Napoléon. Dans l'intimité de la Cour impériale.» p.127 et suivantes. - Sur les assiettes apportées à Sainte-Hélène, Bernard Chevallier, Le mobilier et la vaisselle de Napoléon à Sainte- Hélène, «Sainte-Hélène, île de mémoire», p.114. - Karine HUGUENAUD, «La Frégate La Muiron débarquant à Ajaccio avec le Général Bonaparte en octobre 1799», in Napoléon.org, juin 2009. A PLATE FROM NAPOLEON’S PERSONAL TABLE-SERVICE Rare Dessert Plate from the Quartiers Généraux Service painted with The Frigate Muiron Landing in Ajaccio with General Bonaparte in October 1799 Very rare Sèvres porcelain plate from the Quartiers Généraux table-service taken by Napoleon to Saint Helena, painted by Jean-François Robert (signed) with the frigate Muiron arriving back in Napoleon’s native Ajaccio after the Battle of the Nile, within a chrome green border patterned in gold with two-edged swords, laurel-leaves and stars. Reverse with interlacing LL cipher and numbered N°45. Diam. 23.6cm (9¼in) Sèvres Imperial Porcelain Factory, painted April/July 1808. Fine Condition. History of the Table-Service The Emperor’s private table-service cost 65,449 Francs and, along with a coffee-service and centrepiece in biscuit, consisted of an entrée and dessert service, including the 72 Quartiers Généraux dessert-plates individually priced at 425 Francs – a record for the time. Napoleon instructed Daru that ‘the designs should feature no battles or names of men, but only subjects offering indirect allusions that awaken agreeable memories.’ When Louis XVIII took possession of the service upon the Bourbon Restoration in 1814, he had the plates numbered and the Imperial Sèvres hallmarks removed, and added his double-L monogram. After his defeat at Waterloo, Napoleon took sixty or seventy plates from the service – including the one offered here – with him to Saint Helena, where he offered some of them as gifts. The inventory drawn up after Napoleon’s death refers to ‘54 dessert plates in Sèvres porcelain’ which Napoleon, in his will, directed Comte de Montholon to ‘keep and pass on to my son when he is sixteen.’ But the Austrian crown refused to allow Montholon to transmit these items to Napoleon’s son according to the late Emperor’s wishes. Montholon kept the plates, giving some of them away (notably to the sons of Las Cases). History of the Plate Napoleon initially wanted the plate to portray his arrival in Fréjus ‘on a frigate [the Muiron] accompanied by two small vessels’ (Huguenaud). In the event, Jean-François Robert portrayed his arrival in Ajaccio: either the mention of Fréjus [on France’s Mediterranean coast] was a mistake or, more probably (especially for a table-service of this importance), the Emperor changed his mind. Like many of the service’s Egyptian scenes, the design was inspired by Vivant Denon’s Voyage dans la Basse et la Haute Egypte, with its view of the Muiron arriving in Corsica, engraved after Denon by Guiseppe Pera. The plate was painted by Jean-François Robert (1778-1855), who worked at Sèvres from 1806 before founding his own workshop and becoming decorator for Baccarat, Saint-Louis, Bercy and Choisy. The plate left in the Tuileries Palace for Saint Helena, where it is one of the few plates cited in the memoirs of those present with Napoleon – who liked to show it to close acquaintances. According to his valet Comte Marchand, ‘all the items [in the service] portrayed views of battlefields or cities. One day, while he was looking at them with Comte de Montholon, the Emperor lingered over one showing Ajaccio with the frigate Muiron casting anchor after arriving from Egypt with General Bonaparte on board.’ According to Comte Marchand, Napoleon exclaimed: ‘Look, Montholon – that’s my home! And I’m sure that’s my nanny’s house next to the frigate!’ Napoleon identified the spot perfectly, including the house where he was born. The plate was given to one of Napoleon’s companions-in-exile after his death. Its subsequent whereabouts remained a mystery until it was discovered on the art market by an enlightened Napoleonic collector. Connected Pieces – The Fondation Napoléon and Palace of Fontainebleau own the largest collections of plates from this exceptional service – A few plates are privately owned, including the one formerly in the Musée Napoléonien in Monaco, representing The Emperor’s Tent on the Island of Lobau in 1809 Literature – please see Bernard Chevallier’s detailed article in Trésors de la Fondation Napoléon: Dans l’Intimité de la Cour Impériale (p. 127 onwards) – re the plates taken to Saint Helena: Bernard Chevallier on Napoleon’s Furniture & Crockery on Saint Helena in Sainte-Hélène – Ile de Mémoire (p.114) – Karine Huguenaud: La Frégate La Muiron Débarquant à Ajaccio avec le Général Bonaparte en Octobre 1799 (www.napoleon.org, June 2009) est. €200,000-250,000


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